La musique transcende les générations dit-on. Au sahel, elle pourrait même être génétique. Et pour cause, il n’est pas rare de voir au sein d’une même famille plusieurs musiciens de renom. Heureuse coïncidence ou destinée programmée ? Issus pour la plupart d’une lignée de griots, (re) découvrez avec nous quelques-uns des musiciens du sahel unis par le lien du sang, mais également par un talent incontestable pour la musique.
La fratrie Takeifa
Takeifa, c’est le nom du groupe formé par les frères et sœur de la famille Keita. Originaires de Kaolack au Sénégal, Cheikh, Jac, Ibrahima, Maah Khoudia et Fallou ont trouvé la recette magique pour travailler en famille. Une famille qui ne manque pas de talent avec Jac guitariste compositeur, Maah Khoudia bassiste et choriste, Cheikh soliste, Ibrahima batteur et choriste et Fallou chanteur.
Les Takeifa ne sont pas issus d’une famille de musiciens, mais ensemble, ils ont réussi le pari d’une musique audacieuse et rafraichissante. Ils comptent à leur actif trois albums dont le dernier Gass Guiss est sorti en 2017.
Amadu Bansang, Sanjally et Sona Jobarteh
Originaires de Gambie, les Jobarteh sont issus d’une longue lignée de griots avec notamment le patriarche Amadu Banasang Jobarteh. Joueur de Kora émérite, il immigre au Mali où il apprend à son fils Sanjally à en jouer comme il est de coutume dans la tradition mandingue.
Bien que l’art de jouer de la kora se transmette de père en fils, Sanjally choisit de l’enseigner à sa fille Sona. Cette dernière deviendra la première femme membre de cette famille à jouer de cet instrument ainsi que la première femme joueuse professionnelle de kora. Sona Jobarteh est également une chanteuse et compositrice de talent. Et quand elle ne joue pas, elle enseigne la musique. Sona Jobarteh travaille avec son père qui a fondé l’école de Musique Amadu Bansang Jobarteh en Gambie.
Habib, M’Bouillé et CT Koïté
Avec ses deux parents griots, c’est tout naturellement qu’Habib Koïté s’est dirigé vers une carrière musicale en intégrant l’Institut national des arts de Bamako. Vainqueur du prix découverte RFI en 1993, il connait une carrière internationale à succès avec des morceaux inoubliables tels que Cigarette abana ou encore Nanalé.
En 2017, son neveu M’Bouillé Koïté réitère l’exploit en remportant le même prestigieux prix. Ayant également fait ses armes à l’institut national des arts de Bamako, M’Bouillé Koïté tout comme son cousin CT, fils d’Habib Koïté, est considéré comme l’un des meilleurs espoirs de la musique malienne. Au sein de la famille Koïté, le style musical est très diversifié. Mais tout le monde reste uni par l’amour de la musique.
Djélimady et Ballaké Sissoko
Originaire de Gambie, Djélimady Sissoko est l’un des membres fondateurs de l’Ensemble instrumental du Mali où il s’est installé. Avec son ami Sidiki Diabaté, père de Toumani Diabaté, il connait une carrière musicale à succès et contribue à populariser la musique mandingue. On se souvient notamment de l’album Rythmes et chants du Mali paru en 1978.
Cependant, Djélimady ne voulait pas pour son fils Ballaké une carrière musicale. Ce dernier va donc de façon autodidacte apprendre à jouer la kora. Il intègre l’Ensemble instrumental du Mali après la mort de son père en 1981. Ballaké Sissoko connait une carrière internationale et est plusieurs fois primé. Une chose apparait évidente quand on l’écoute, Ballaké était destiné à la musique.
Kassé Mady et Hawa Diabaté
De par le monde, on a rendu hommage à la « voix d’or du Mali » Kassé Mady Diabaté décédé le 24 mai 2018. Sa voix inimitable était son plus grand atout. Bien qu’il n’ait pas fait une carrière internationale, Kassé Mady Diabaté a marqué son temps. Pour Salif Keita, il était tout simplement « le plus grand chanteur du Mali ».
Sa fille Hawa semble avoir hérité du talent unique de son père. Lead vocal du groupe Trio da Kali, sa voix est tout simplement envoûtante.
Sidiki, Toumani et Sidiki Diabaté
Les Diabaté sont l’une des plus prolifiques familles de griots musiciens. L’un des plus célèbres étant Toumani Diabaté. Fils de Sidiki Diabaté, membre fondateur de l’Ensemble instrumental du Mali, il doit son succès à l’instrument de prédilection de la musique mandingue : la kora. Toumani Diabaté initie son fils Sidiki comme il est de coutume dans la célèbre famille. Sidiki Diabaté fils fait le pari d’un style musical relativement plus moderne et connait un succès certain.
Mais Kora en main, le duo père fils nous offre des moments uniques où le temps semble suspendu. Ensemble, ils ont été sacrés aux victoires de la musique. Et on veut bien croire que cette famille n’a pas fini de produire des musiciens de talent.
Nous sommes bien loin d’avoir fait le tour en matière de famille de musiciens. Alors, ne manquez pas de partager avec nous en commentaires celles que vous connaissez.
23
1 commentaire