« Éloignez vos tentes et rapprochez vos cœurs » dit un proverbe Touareg. Cette citation est sans doute celle qui représente le plus la vie de la chanteuse Khaira Arby. Elle qui n’hésitait pas à parcourir les villes et les camps de réfugiés pour semer un message de paix et d’amour dans les cœurs. Pour cela Khaira Arby chantait en Bambara, Tamasheq, Songhoy, en Arabe et même en Français. La diva de Tombouctou, Khaira Arby s’en est allée ce dimanche 19 Août 2018 à Bamako.
Une voix et un caractère forts
Dès son plus jeune âge par ses chants, Khaira Arby rapprochait les cœurs pendant les mariages et les fêtes traditionnelles. Elle se fait connaître et rejoint les troupes régionales pour les biennales artistiques et culturelles. Une compétition culturelle nationale entre les différentes régions du Mali. Son père ne voulait pas qu’elle chante. Ensuite c’est son mari qui s’oppose à sa carrière musicale. Ces vents contraires n’ont fait que raviver la flamme artistique qui brûlait en elle. Khaira Arby divorce et se consacre essentiellement à la musique. Dans les années 90 elle entame sa carrière solo. Dans son premier album Moulaye, la grande voix de Tombouctou chante surtout en réaction à l’actualité de la région : en 1992, c’est la rébellion touarègue, les affrontements inter-communautaires au nord et l’exode massif des populations.
La paix comme seule voix
« Pour moi elle est la plus belle voix du Mali. » dit Manny Ansar. Le fondateur du festival au Désert se souvient encore de ce qui l’a marqué chez l’artiste. « Je me rappelle quand on partait aux camps des réfugiés en 2013. Les esprits étaient surchauffés. On partait dans les camps pour dire aux gens de rentrer au Mali. On a été accueilli par des gens amers. Au départ on était presque dans une émeute et Khaira Arby a su transformer cette frustration en joie ».
31
1 commentaire