Hommage

Mort de Kassé Mady Diabaté, une grande voix du Mali

Kassé Mady DiabatéKassé Mady Diabaté sur scène avec Ballaké Sissoko.

J’ai vu Kassé Mady Diabaté il y’a deux ans. C’était à un mariage. Sapé d’un beau bazin, micro en main il chantait les louanges des « jatigi » ayant fait le déplacement pour l’occasion. Kassé Mady (“pleure Mady” en malinké) c’était la signification de son nom. Aujourd’hui, Mady ne pleure plus mais il nous fait tous pleurer à travers sa disparition ce 24 Mai 2018 à Bamako.

Kéla, la « fabrique » de jeli (griots)

Kassé Mady est né en 1949 à Kela, un village situé au Mali, à quelques kilomètres de la frontière guinéenne. Kéla, c’est le berceau, le haut lieu de formation des jeli (griots) mandingues. Un village de 3000 âmes où la parole est au commencement et à la fin de toute chose. Kassé Mady a appris les épopées et récits qui composent le riche répertoire des jeli mandingues. C’est riche de ce patrimoine qu’il débuta sa carrière au centre de la reconquête culturelle du Mali indépendant à l’initiative du père de l’indépendance Modibo Keita.

 

Kassé Mady Diabaté, la voix d’or du Mali

Dans les années 60, la plupart des artistes jouissaient du statut de fonctionnaire et recevaient un salaire mensuel. Kassé Mady y a passé 16 ans de sa vie au sein de mytique groupes: l’ensemble instrumental du Mali, Las Maravillas de Mali, le National Badéma… Il se lance ensuite dans une carrière solo chez le producteur Ibrahima Sylla. Il sort son dernier album kiriké chez No format. Avant de partir, il a pris soin d’assurer la relève. Sa fille Hawa Kassé Mady Diabaté lead vocal du Trio Da Kali continuera de sublimer nos nuits blanches au clair de lune avec sa magnifique voix.

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Georges Attino
Georges Attino
Journaliste, photographe et blogueur, je partage avec vous sur ce blog l’autre version du Sahel. Le Sahel plein de vie, de joie et de bonne humeur. Enroulez votre chèche, prenez une bouteille d’eau et allons à la (re) découverte de cet oasis de culture.
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