Je suis né un mardi, c’était avant-hier très tôt
Sous le regard d’un père au sourire inquiet mais haut
Tu me dorlotais, me gavais de tes seins et d’eau
C’était la venue d’un champion fragile comme l’agneau,
Sous le soleil ardent et devant les précipices du puits
Tu partais chercher de l’eau pour la bouillie
Et le fagot providentiel sur la tête pour chauffer la marmite
Au milieu du danger pour les yeux des pailles et d’écorces de mil,
Le feu au bout des doigts, les fesses du faitout sur le pagne
Tu trimais pour me donner et redonner le sourire
Et hier matin maman je t’ai beaucoup fatiguée
Et parfois après moi tu étais fâchée,
Parce que je te faisais connaître des revers
Et cela, matin midi dans mes actes de travers
Et aussi tu voyais les enfants du voisin à côté
Et tu te demandais pourquoi le tiens
Etait comme ça avec toi parfois
Je remarquais très souvent des larmes à tes yeux
Et très souvent le sourire te manquait
Ce mal te faisait maigrir autant que les douleurs te gondolaient
Mais ton amour était plus fort que tous ces maux
Quand je souris, tu étais aux anges et tu oubliais ces maux,
Hier après-midi tu as appris que George a eu un boulot à la banque
Et cela t’a inquiétée mais de moi tu n’as pas eu un seul doute,
Hier soir à la télé ils parlaient d’infériorité de la femme
Ce matin je les rencontre dans la rue en train de prôner l’égalité des sexes,
Il m’était très difficile de les regarder droit dans les yeux
Ce jour, toute la journée j’ai eu les larmes silencieuses aux yeux,
Et plus tard je me suis rappelé un de tes mots d’hier
Seule toi me faisais savoir qu’aujourd’hui ne serai pas hier,
Alors comme tu m’as toujours appris, je voulais revenir vers toi
Car vers qui je pourrais partir si ce n’est toi
Mais avant, t’appeler au téléphone pour te fatiguer comme hier matin
Mais papa m’a fait savoir que tu étais déjà demain
J’aimerais que tu saches que tu ne seras jamais mon égale
Et je ne sais pas et je ne saurais être égal à une mère
Car à jamais tu es et tu resteras ma supérieure
A toi de là où tu es.
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10 commentaires
Bon boulot mon lieutenant hogo . Courage et courage
Merci beaucoup grand frère ! Ça fait plaisir.
Courage et merci a toi mon Mari
Merci beaucoup à toi Kadi.
Félicitations mon cher, un poème dédié à toutes les Mamans du monde. C’est vraiment époustouflant. Courage frangin et très longue vie à la plume de Elvis Togo.
Merci beaucoup cher Tidiane, nos mamans sont des trésors, chantons leur bravoure.
Belle plume. C’est un plaisir de lire une écriture qui parle à notre cœur. Bonne continuation Elvis.
Merci Gode, le plaisir est partagé.
Très touchant!
Bravo Elvis !
Merci très cher René Razak.