Société

La moto à trois roues, un engin typique du Sahel

moto-trois-roues-circulation-afriqueMoto trois roues un engin 100% sahel credit photo: Georges Attino

 Depuis quelques années ces motos à trois roues ont pris d’assaut les grandes villes du Sahel et leur utilisation s’étend globalement en Afrique de l’Ouest. Le premier usage de ces engins moitié moto et moitié voiture était le transport des marchandises. Peu à peu, ils ont remplacé les gros chariots non motorisés. Dans certains villages, les habitants ont usés de leur intelligence pour modifier cet engin enfin de lui donner d’autres utilités.

Un engin Made in China « moins cher »

Après le thé, les téléphones portables, le tricycle est la troisième chose faite par les chinois qui marche bien au Sahel. Pour un prix évoluant entre 700.000f CFA et 1.200.000f CFA en fonction des marques ces engins ont très vite remplacé les taxis classiques dans certaines régions. Ils sont utilisés pour le transport en commun de personnes, certains centres de santé l’ont même transformé en ambulance pour sauver des vies. Ces tricycles font vivre des milliers de jeunes. Les chauffeurs de taxi se plaignent des consequences sur leurs chiffres d’affaires. Dans des villes comme Ségou et Mopti  au Mali, les taxis se comptent sur les bouts des doigts.

Un engin bricolé de toutes pièces

L’engin est surmonté d’un toit métallique et de deux ou trois banquettes de fabrication locale. Un marchepied permet la montée à bord du moyen de transport aux multiples noms. Les banquettes sont souvent recouvertes de chiffon et tissu pour amortir les chocs et donner un peu de confort aux passagers. Le devant de la moto est (parfois) équipé de deux rétroviseurs  pour permettre au conducteur de reculer et mieux manœuvrer. Les clients peuvent écouter de la bonne musique ou la radio grâce aux installations électroniques à bord. L’éclairage naturelle est également au rendez-vous.

L’essentiel, c’est d’arriver à destination!

Même si on pouvait mettre le monde sur cet engin il allait l’amener à destination. Quand on est raisonnable les tricycles peuvent prendre 6 à 12 passagers à un prix très compétitif. Ne soyez pas étonnés. Nos amis passagers des motos-taxis ne cherchent pas le confort, ce qui leur importe c’ est le prix. Le coût est le premier facteur de la consommation et non le confort ou la qualité. Peu importe les moyens que vous empruntez pour vous déplacer.

L’essentiel est d’être au rendez-vous. Bien sapé en Bazin riche, en wax hollandais ou en chemise, ils « coincent » prennent place dans leur kata-katani en direction de leur lieu de rendez-vous sans gêne. C’est un mode de vie qui ne laisse pas de place aux complexes, car tout le monde y trouve son gout. Ceux qui veulent se frotter aux autres, ceux qui veulent faire des économies et bien d’autres services à bord.

L’art populaire dans les rues

Les toits métalliques des tricycles sont recouverts de bâches peints par de jeunes artistes, pour la plupart amateurs et révoltés, tout comme les conducteurs sans permis des kata-katani. Sur ces motos, on peut voir les dessins en gros plan de Thomas Sankara, du Ché ou de Bob Marley. Est aussi jalousement écrit en légende, « Dieu merci », « l’enfant béni », « chaque chose à son temps »… Les moins révoltés utilisent « Merci patron » ! Les images des rappeurs nationaux sont aussi utilisées par leurs fans chauffeurs ! Eh, n’oubliez pas, il y a une différence particulière entre le transport en moto-taxi et les autres transports publics. « Les conducteurs de l’auto-moto sont plus polis ».

« Depuis que ces engins sont là, nous sommes trop à l’aise » walayi si les ânes et les chameaux pouvaient parler c’est ce qu’ils allaient dire. Moto-taxi, auto-moto ou kata-katani, peu importe le nom que vous leur donnez. Montez à bord du moyen de transport le plus compétitif de la place.

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Ayouba Sow
Ayouba Sow
Ayouba Sow, jeune journaliste et blogueur malien. Né à Mopti au centre du Mali, où j'ai passé une grande partie de mon enfance dans une culture arc-en-ciel influencée par les différentes ethnies du terroir. Je suis journaliste depuis 2015 et prépare actuellement un master en journalisme international numérique. Mes sujets favoris sont la politique, le cinéma, la littérature, les créations artistiques, la culture et le voyage. J'aime écrire pour faire partager mon savoir et mon expérience de la vie. Je vous invite à en apprendre davantage à travers mes articles …
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