Des présidents, rois, chefs de gouvernement…Mamadou Koné alias Super en a vu passer plus d’un devant son objectif. Plus de 800 exactement, des pères des indépendances, Houphouët-Boigny en passant par des hommes de culture Amadou Hampâté Bâ jusqu’à Idriss Deby, Patrice Talon. Ils ont tous laissé glisser un sourire sous le flash du « Super » photographe malien décédé ce Lundi 6 Mai 2019 âgé de 72 ans à l’hôpital Montfermeil de Paris.
Du palais présidentiel de Koulouba à l’Élysée
Son objectif tutoyait les plus grands. Super Koné a d’abord fait ses classes tout seul pour apprendre les bases de la photographie. L’autodidacte a ensuite gravi la colline de Bamako pour arpenter les coulisses du palais présidentiel de Koulouba. Audiences du chef de l’État, visites de présidents étrangers, aucune cérémonie officielle n’échappe au viseur de son appareil photo.
Super Koné confie au journal le Monde la rencontre qui a changé sa vie. C’était en 1977, l’ethnologue Jean Rouch réussit à convaincre le photographe de venir s’installer sur Paris et lui ouvre les portes de l’Elysée. Là-bas il fait les photos des différents présidents africains de passage en France sous les présidents français Giscard d’Estaing, Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande.
Super Koné, loin des palais
Dans la ville des trois caïmans, loin des palais, Mamadou Super Koné tire les portraits de l’écrivain Amadou Hampâté Bâ, du grand jeli (griot) Banzoumana Cissoko. Super Koné se faufile entre les salon de coiffure dans les rues et marchés de Bamako. En 1975 il sort son livre « Coiffures traditionnelles et modernes du Mali aux éditions populaires du Mali. Une ode à la beauté malienne.