Elles ont sillonné les rues de Bamako et arpenté les falaises de Siby (commune à 50 kilomètres de Bamako) pour danser. « Kènè koura » ce sont 12 filles âgées de 9 à 16 ans dansant au rythme du djembé de Mamadou Sylla et Djelimakan Diabate. »Kènè koura » n’est pas un spectacle de danse quelconque. C’est avant tout un moyen pour sensibiliser sur les discriminations dont les filles sont victimes au sein de la société malienne.
L’excision, le mariage précoce, la scolarisation des filles… sont autant de problèmes abordés à travers les danses traditionnelles maliennes. Ces problèmes, Fatoumata Bagayoko, la chorégraphe qui encadre le groupe de danse les connait bien. Elle qui souffre encore des séquelles de l’excision s’investit pour que d’autres filles ne connaissent pas les mêmes problèmes.
« Je ne suis pas révolutionnaire. Je veux juste qu’à travers la danse la population malienne prenne conscience des discriminations dont les filles sont victimes afin que cela change. » nous explique la chorégraphe.
Six mois de travail ont été nécessaire pour mettre en scène ce spectacle de danse. Il a fallu un faire des recherches sur les thèmes mais aussi sur l’origine des danses maliennes. Fatoumata Bagayoko donne des cours de danse aux enfants depuis de nombreuses années. Tout a commencé grâce à des espagnoles qui finançaient les cours. L’aventure « kènè koura » a failli ne jamais voir le jour. Fatoumata Bagayoko s’en rappelle bien » La crise sécuritaire au Mali a failli mettre un terme au projet. Les espagnoles sont tous partis. Il n’y avait plus d’argent et certains chorégraphes ont renoncé. Mais j’ai continué à donner des cours aux enfants gratuitement parce que j’ai vu qu’ils aimaient bien la danse ».
En images, un bref aperçu des 15 jours de spectacle qu’aura duré « Kènè Koura ».
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